L’HABITATION vietnamienne – Partie 2

Monuments publics

     Les bâtiments construits en briques ou en pierre avaient une destination religieuse ou royale.

   D’une façon générale, il s’agit de bâtiments bas, disposés non en hauteur, mais suivant des plans horizontaux. Ce qu’ils perdent en hauteur, ils le regagnent en surface, soit dans la succession des terrasses et des allées où se déroulent les cérémonies rituelles ; soit dans l’articulation de la conception architecturale et du paysage qui se raccordent l’un à l’autre autant par les lois de l’esthétique que par les principes intangibles de la géomancie. Il faut noter que les bâtiments à étage n’ont pas été inconnus de l’ancien Vietnam. Par exemple : la tour de Bâo-thièn à Hanoi et la pagode Vçm-phüc, au village de Phat-tich. Construite vers 1 0 6 7, cette dernière était remarquable par un stupa (thâp) de 4 a mètres, assez haut pour être aperçu de Hanoi (L. Bezacier).

   Les toits sont couverts de la tuile plate viêtnamienne. Mais la tuile demironde chinoise et des combinaisons tuile demi-ronde et tuile plate ont été employées. Les tuiles sont disposées sur un lattis (rui) en deux couches ; l’une reposant sur le lattis a un rôle décoratif et se compose de tuiles dites tuiles nattes (ng\i chiêuj dont la face inférieure est décorée. Sur cette couche est disposée la couche de « tuiles couverture » (ngoi lop) qui constituent la véritable couverture du toit. Ainsi, malgré l’absence de plafond, l’aspect intérieur de la toiture n’est pas inesthétique.

    Les édifices viêtnamiens sont essentiellement des constructions de bois, sans fondation, à cause de l’état meuble du sol. Les colonnes sont simplement posées sur des socles de pierre et l’ensemble, aisément démontable et transpor- table, offre un modèle ancien et original de maison préfabriquée. Il n’y a pas de plafond et il existe un toit énorme, très lourd, destiné à permettre l’écoulement de l’eau et à résister aux typhons.

    Une des caractéristiques de l’architecture sinoïde est la toiture à arêtiers relevés. On a voulu voir dans cette disposition :

a. Un rappel de la forme de la tente de nomade relevée par un pieu ;

… (à suivre…)

NOTES :
◊  Source: PIERE HUARD & MAURICE DURAND. Connaissance du Vietnam, p.177-185. Paris, Imprimerie Nationale. École Française d’Extrême Orient, Hanoi 1954.
◊  Les images sont réalisés par le BAN TU THƯ – thanhdiavietnamhoc.com

BAN TU THƯ
06 /2023