Le ROLE de la FRANCE au Vietnam

ĐĂNG PHƯƠNG1

    «La prospérité actuelle des relations eu! tare lies témoignent de la volonté de SAIGON de prolonger jusqu’à la FRANCE la chaîne de solidarité qui est eu train de se forger entre les nations asiatiques ».

L’ANATOMIE de la SITUATION

   De la nécessaire opération chirurgicale pratiquée à GENÈVE en 1954, avaient émergés deux Vietnams automatiquement équivalents, mais politiquement bien différents. L’État Viet-Minh du Nord était sorti de la guerre en vain­queur avec une armée nombreuse et bien équipée,une administration et une police efficaces,un prestige considérable. A sa tête un pouvoir politique minutieusement organisé et virtuose de la propagande s’assignait un objectif parfaitement clair: l’unification rapide du pays tout entier sous son autorité.

   En face, le Sud-Vietnam semblait une proie facile: absence d’infrastructure politique, fractionnement de l’administration entre une infinité de sectes rivales, résignation lassée de la popu­lation devant la prespective qui lui paraissait presque inéluctable d’une absorption rapide par le Nord.

    Or, aujourd’hui, la situation est entièrement retournée. Le Sud-Vietnam est en passe de de­venir l’État politiquement le plus stable du Sud-Est asiatique. Le Nord-Vietnam, au contraire, a perdu la plus grande part de son influence extérieure et doit faire face à des difficultés intérieures considérables, dont les émeutes politique qui ont éclaté récemment ne sont qu’un faible reflet.

RÉUSSITE AU SUD

    Le problème épineux des sectes a pu être résolu sans trop de heurts, les milices privées désarmées l’arbitraire gouvernemental réduit par le remplacement du régime monarchi­que absolu par une constitution républicaine. La création d’une assemblée l’emploi dans l’admi­nistration de patriotes nom communistes qui avaient fait leurs preuves dans la Résistance ont accru l’efficacité du régime.

    Surtout M. DIEM a su résister à la solution de facilité qui eut consisté à transformer le Sud-Vietnam en un autre formose par l’implantation de bases militaires étrangères il a établi progessivement des relations cordiales avec les pays neutres les plus influents du Sud Est Asiatique c’est ainsi qu’un récent voyage à Saigon du président birman, M. UNU a permi de jeter les bases d’une attitude commune. Les liens du Sud Vietnam avec l’Inde se font de jour en jour plus étroits. Politiquement le pays tend ainsià se placer à nouveau parmi les nations asiatiques modérés cadre hors duquel il ne trouverait sans doute pas de garantie permanente de survie et de prospérité.

Le Rôle de la France

   De jour en Jour, la situation des deux Vietnams devient ainsi plus comparable à celle des deux Ailemagnes, au point qu’aucune solution d’unification ne pourra convenir à un cas sans qu’il convienne à l’autre. En particulier, il semble bien difficilie de parler de négociations tant qne se trouvent au pouvoir, à Hanoi comme à Berlin-Est.

   Que reste-t-il dans cette perspective de l’influence à la France? Les ressentiments hésités de l’ère coloniale sont déjà oubliés dans le Sud. La prospérité actuelle des relations culturelles témoignent de la volonté de SAIGON de prolonger jusqu’à la FRANCE la chaine de solidarité qui esl en train de se forger entre les nations asiatiques. Si, dans le Nord les quelques portes maintenues ouvertes vers l’Occident n’existent que dans la mesure où la Chine n’a pas encore réussi à établir elle-même des courants d’échanges importants, dans le Sud, au contraire, une active reprise du commerce matériel et intellectuel avec la France est souhai­tée et possible.

   L‘agonie de l’Indochine pleurée par certains n’aura été ainsi que l’enterrememt nécessaire d’un régime colonial et le début, pour la France, d’une ère d’investissements plus solides.

NOTE:
◊  DANG PHUONG, Culture Francaise au Vietnam, Les Éditions du Vietnam, 1957.
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